LA CÉLÉBRATION DOMINICALE DE LA PAROLE :
AVEC OU SANS COMMUNION?
Lors du forum régional sur le Tournant missionnaire, qui a eu lieu le 5 octobre dernier en l'église Saint-Mathieu, une question récurrente a été soulevée : pourquoi ne peut-on pas communier lors des Célébrations dominicales de la Parole? Cette question avait déjà été posée par le Conseil de fabrique de Saint-Mathieu à notre évêque, Mgr. Yvon Joseph Moreau. Dans une lettre rédigée
avec finesse et respect et qui aurait
mérité un accueil tout aussi courtois,
Mgr. Moreau
a clairement expliqué les raisons pour lesquelles il
était préférable de ne
pas permettre la communion à l'occasion des Célébrations dominicales de la Parole. Bien sûr, les gens ont le droit de ne pas être d'accord, mais encore faut-
il invoquer les vraies
raisons.
Est-ce que la communion est un droit inaliénable en n'importe quelle cir-
constance? On a laissé entendre que si les églises se vident, c'est parce qu'on prive le monde de la communion, qu'on ne les écoute pas et qu'on ne prend pas
en compte leur désir. Cet argument est
faux
et ne tient pas la route. Lorsqu'il y a
une Célébration dominicale de
la Parole dans une paroisse de
Montmagny,
il y
a une célébration
eucharistique dans l'autre
paroisse. Les gens sont entièrement libres de choisir le type de célébration qui leur convient. Les ponts sont-ils devenus à ce point infranchissables? J'ajouterai que,
contrairement à la grande
majorité des paroisses du diocèse, il est encore
possible à Montmagny de communier
tous les jours, sauf de très rares exceptions. Pour les gens qui veulent absolument communier, il est très facile de le faire et aussi souvent que désiré. Le
problème n'en est donc pas un d'accessibilité à la communion. Au contraire,
nous faisons tout pour maintenir ce service aussi
longtemps qu'il sera possible de le faire.
Alors, où est le problème? Ne serait-il pas plutôt de nature financière?
Il faudrait avoir l'honnêteté
de
le dire clairement. Dans l'ensemble, les quêtes diminuent et pas seulement lors des Célébrations dominicales
de la Parole; c'est aussi le cas de toutes les autres célébrations et c'est un phénomène qui va aller en s'accentuant. Aussi, comme le fait
remarquer Mgr. Moreau, nous savons bien
que
« les quêtes du dimanche contribuent au financement des Fabriques, mais
ce n'était pas leur but premier. Dans les débuts de l'Église, les offrandes étaient pour aider les pauvres et les nécessiteux, et non pas pour soutenir les édifices-églises
». Nous sommes conscients que le contexte a beaucoup changé et que
l'administration des paroisses fait face aujourd'hui à de grands défis, mais « la
quête dominicale ne peut devenir le motif déterminant pour permettre la distribution
de la communion aux Célébrations dominicales
de la Parole ». Il faudrait
donc penser à d'autres formes de financement pour remplacer celles qui accusent un recul. En tout
cas, les évêques font preuve de sagesse quand ils ne laissent pas les soucis
d'ordre financier
prendre le pas et dominer les principes
théologiques et pastoraux.
Je reviendrai ultérieurement sur les raisons invoquées par les évêques de ne pas autoriser la communion lors des Célébrations dominicales de la Parole. Je suis très ouvert à les présenter et à en discuter, mais si l'on s'entête à nourrir
une controverse stérile sur ce sujet, l'équipe pastorale se verra dans l'obligation de
régler le problème à la source. Michel Talbot, curé.